Advertisement

Antonio Ariza Baca

Advertisement

Antonio Ariza Baca

Birth
Spain
Death
20 Jun 1945 (aged 36)
Upper Austria, Austria
Burial
Vendhuile, Departement de l'Aisne, Picardie, France Add to Map
Memorial ID
View Source
Antonio ARIZA BACA
born 26. Sept. 1908 Guadix, Spain
died 20. June 1945 Lazarett 3227 Airfield R-87 Neubau, Austria, after liberation Camp Gusen, Upper-Austria
buried 21. June 1945 Kirchenholz-Wald, Hörsching, Austria
re-buried 1948 Stadtfriedhof St. Martin, Linz, Austria

Spanish Republican Fighter
Exiled in France in 1939
Prisoner of WWII 1940
deported in Stalag and than Camp Mauthausen, Camp Gusen from 1941 to 1945, Austria
Holocaust Victim

Exhumation at 4. November 2010 Stadtfriedhof Linz St. Martin, Austria

Burial at 16. December 2010, Cemetery Vendhuile
14.30 Uhr Mess in the Church of Vendhuile, Amiens, France

Grandson David has brought back his grandfather to his family in France

Thank you to find a grave

AISNE / Le déporté réinhumé 65 ans après sa mort
Publié le vendredi 10 décembre 2010

Le lieutenant Antonio Ariza en soldat républicain espagnol et (en médaillon) à son arrivée en Allemagne au camp de Altengrabow.

Antonio Ariza Baca sera inhumé dans le cimetière de Vendhuile, la commune où réside sa fille, Marie-Louise (Carmen), depuis plusieurs décennies. Antonio n'a jamais mis les pieds dans l'Aisne. Son cruel destin l'y a conduit, aujourd'hui, pour sa dernière demeure.

Antonio est né le 26 septembre 1908 en Andalousie, du côté de Grenade. Il est décédé le 20 juin 1945 à Horsching (Autriche) et inhumé le 21 juin 1945 au cimetière Saint-Martin de Linz (Autriche) à quelques hectomètres de Mauthausen.

Quel périple pour cet Andalou, mécanicien de formation et qui s'était établi à Grenade comme taxi. Mais survient la guerre civile d'Espagne (juillet 1936 à avril 1939) pour ce Républicain qui s'engage contre la dictature et le fascisme du général Franco. Il va se battre jusqu'au bout, mais doit fuir en France où il est interné à Argelès-sur-Mer, avec des milliers de ses compagnons espagnols républicains. Il est dirigé ensuite sur le camp d'internement du Vernet (Ariège) puis entre en Compagnie de travailleurs espagnols (CTE) à Réotier et Calmoutier (Haute-Saône). Il est fait prisonnier à Besançon par les Allemands. D'abord transféré dans un stalag en France comme « prisonnier de guerre » à Besançon, puis Belfort. Vient ensuite l'Allemagne, à une centaine de kilomètres de Berlin, au camp d'Altengrabow (matricule 2477). En 1941, il arrive au trop funèbre camp de Mauthausen (Autriche) avant d'être intégrée au camp de Gusen. Ce dernier est une dépendance du camp de Mauthausen. Le camp nazi sera parmi les derniers libérés avant la capitulation (8 mai 1945). Le 5 mai 1945, Antonio Ariza Baca est libéré avec ses compagnons par les GI's. Hospitalisé, il devait être rapatrié en France, et c'est trois jours avant son rapatriement (prévu le 23 juin 1945) dans l'Hexagone, le 20 juin 1945 qu'il décède à l'hôpital et est inhumé quelques jours plus tard à Linz sous un patronyme erroné…

Le temps du deuil

Son épouse qui n'a pu le suivre au moment de sa fuite en France, restera au pays à élever ses enfants : trois filles et un garçon, dont ce dernier est mort très jeune. Elle aura, épisodiquement, des nouvelles d'Antonio en 1940 lors de son séjour en France. Puis plus tard des cartes envoyées d'Allemagne à sa famille en 1943 et 1945. Mais jamais ne connaîtra le sort qui est arrivé à son époux.

Aujourd'hui, une partie de la famille vit toujours en Espagne notamment une jeune sœur d'Antonio, âgée de 85 ans, mais qui malheureusement, ne pourra pas effectuer le déplacement le jeudi 16 décembre pour inhumer son frère, Antonio Ariza Baca, 65 ans après sa mort au cimetière de Vendhuille à 14 h 30. Pour toute la famille Ariza, et particulièrement pour Marie-Louise, enfin, le deuil sera fait ! Et toute sa famille, devenue axonaise d'adoption, sera, elle, bien présente avec une émotion qu'on devine pour lui rendre cet ultime hommage que cet homme de liberté mérite et ô combien !


DAVID OU LE DEVOIR DE MEMOIRE DU PETIT-FILS

En 2005, pour la première fois, lors de la commémoration du 60e anniversaire de la libération du camp de Mauthausen, le gouvernement espagnol se déplaçait en Allemagne pour y honorer ses nationaux décédés dans les camps d'extermination. Pour David Pineda-Ariza, petit fils d'Antonio Ariza, c'est le « déclic ». Il ne sait pas alors, qu'il se lance dans une véritable enquête qui va durer cinq années avec deux déplacements à Mauthausen.

David face à Goliath, non pas tant par une volonté extérieure qui voudrait lui nuire, mais face à l'Histoire et l'administration d'une époque chaotique et des événements dramatiques d'une guerre qui a fait 60 millions de morts. Chemin faisant, après une visite en décembre 2005 à Paris, à l'Amicale des anciens de Mauthausen, il consulte le « Livre mémorial » des déportés et il y apprend que « son grand père a été libéré le 5 mai 1945 et rapatrié. Ce fut un choc pour ma mère. Il aurait refait sa vie et abandonné les siens. » David sollicite une « demande de recherche dans l'intérêt des familles » et entame des recherches auprès des ambassades hispanophones. Rien, Nada ! Il se rend au 61e anniversaire de la libération de Mauthausen « C'était un besoin pour moi. Là j'y ai trouvé du soutien et des appuis. Je n'étais plus seul à chercher. » Il fait même une rencontre inespérée : « Une personne qui a partagé le même châlit avec Antonio à Gusen. Tout à coup, sa déportation prenait une certaine réalité, car le temps a fini par idéaliser sa disparition. »

Toutefois, fin 2006, un service spécialisé confirme le décès d'Antonio entre le 17 mai et 3 juin. « Son absence s'expliquait enfin. Mais comment faire le deuil d'un proche sans avoir sa sépulture ? »

Exhumation

Qu'à cela ne tienne, David est opiniâtre et déterminé à aller au bout du bout. Il poursuit ses investigations pour découvrir le lieu d'inhumation. Après avoir repéré des lieux potentiels, il fait procéder à une expertise scientifique sans résultat : « technique de crânio-photométrie comparative » à partir de procès d'exhumation.

Août 2008, il découvre dans un rapport qu'Antonio n'est pas décédé aux dates indiquées. Nouvel espoir, il repart, tel Don Quichotte de la Mancha. Et il cherche, non pas des moulins, mais un mort et il découvre un espagnol dénommé Antonio Aris, mais qui dans des documents concomitants porte le patronyme de Arija ou Arisa. Là, continue tout une série de vérifications pour arriver à localiser un cimetière potentiel. En novembre 2009 : « Je recevais un plan d'inhumation. Désormais, plus rien ne pouvait entraver l'exhumation. Ce plan allait-il suffire ? Y aurait-il un corps ? Allait-on pouvoir l'identifier ? »

Une demande d'exhumation en bonne et due forme est, derechef, sollicitée. Une première avait été refusée. L'attente commence : « Craignant que la sœur de mon grand-père, Encarna ne décède, une détermination de son profil génétique fut réalisée et son ADN conservé. »

13 août 2010 : l'autorisation est accordée. Après deux séances de sondages : des ossements sont exhumés. Et après moult vérifications « Les autorités autrichiennes qu'il y avait suffisamment d'éléments pour déterminer que les corps exhumés était bien celui d'Antonio Ariza. » Le 26 novembre 2010, les restes mortels d'Antonio sont rapatriés en France et ils seront enterrés au cimetière de Vendhuile.

« Il y a cinq ans, j'ai fait cette promesse à ma mère. Elle s'est transformée en un devoir de mémoire pour mon grand-père, mais aussi pour toutes les victimes du fascisme et du nazisme. »


www.monument-mauthausen. org


CARMEN ET LES ANNEES DE PLOMB

Marie-Louise, ça fleure bon la France, c'est à l'état civil français, le prénom de la fille d'Antonio Ariza. En Espagne, elle a un prénom beaucoup plus andalou avec Carmen. Que ce soit Carmen ou Marie-Louise, peu lui en chaut, elle possède, à l'instar de Joséphine Baker, deux pays : « L'Espagne et la France ».

C'est seulement en 1969 qu'elle est arrivée en France, à Saint-Quentin. Son époux, espagnol, est arrivé dans les vagues d'immigration outre-Pyrénées, des années soixante. La France avait besoin de main-d'œuvre : il est venu travailler dans l'agriculture en s'installant à Vendhuile. Son épouse l'a rejoint en 1969. « La France et les Français, nous ont très bien accueillis. Ici, il y avait du travail et on ne nous embêtait pas. Oui ! La France, c'est un beau pays. » Aujourd'hui le couple a six enfants qui n'ont certes pas connu leur grand père, et pour cause, mais dont leur mère leur a tant parlé : « C'est vrai, je ne parlais que de ça ! J'en parlais tout le temps. Je ne pouvais pas oublier… »

Son père, elle ne l'a connu que « petite fille ». Mais oublie-t-on un père ? La guerre civile d'Espagne terminée, c'est comme une chape de plomb qui a recouvert le pays. « Personne n'en parlait. C'était interdit. On a fait parti à l'école des troupes d'enfants qui devaient louer Franco. Mais nous ne savions rien. Un oncle me disait, si ton père te voyait… Quand je lui demandais, mais quoi ? Tu le sauras plus tard. » Et plus tard, elle a su et vu ce qu'était le régime du Caudillo. Et la France terre d'accueil, y compris aujourd'hui de son père Antonio, c'est bien son pays comme l'Espagne, entre-temps, redevenue démocratique.


REPERES

- Argelès-sur-Mer : le camp de concentration d'Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) fut un camp de regroupement des réfugiés de la guerre civile espagnole. Le gouvernement français l'établit en février 1939 sur les plages de la commune. À peu près 220 000 internés ont transité par ce camp qui fut mis en place au début de la retraite (retirada) républicaine en France.

- Vernet : le camp de Vernet (Ariège) a été camp militaire pour les troupes coloniales (juin 1918), puis centre d'accueil pour les réfugiés républicains espagnols (septembre 1939).

- Altengrabow est un camp de prisonniers de la Deuxième Guerre mondiale situé à Dornitz en Saxe, à 90 km de Berlin.

- Mauthausen (Gusen) : en janvier 1945, l'ensemble des camps dirigés depuis le bureau central de Mauthausen (dont Gusen) rassemblaient plus de 85 000 prisonniers. Il est difficile de connaître le nombre exact de déportés morts dans le complexe de Mauthausen. D'après l'Amicale de Mauthausen et les historiens, on estime que plus de 118 000 personnes y ont été exterminées (fusillées, gazées, etc.), déportées de tous les pays d'Europe, résistants, Juifs, Tsiganes… Plus de la moitié des déportés à Mauthausen n'ont pas survécu.
Jean-Raoul BOULANGER

David Pineda hat die Erinnerungsseite seines Großvaters bei find a grave gefunden und sich mit mir in Verbindung gesetzt. Schlußendlich konnte er seinen Großvater zur Familie zurückbringen.
Antonio ARIZA BACA
born 26. Sept. 1908 Guadix, Spain
died 20. June 1945 Lazarett 3227 Airfield R-87 Neubau, Austria, after liberation Camp Gusen, Upper-Austria
buried 21. June 1945 Kirchenholz-Wald, Hörsching, Austria
re-buried 1948 Stadtfriedhof St. Martin, Linz, Austria

Spanish Republican Fighter
Exiled in France in 1939
Prisoner of WWII 1940
deported in Stalag and than Camp Mauthausen, Camp Gusen from 1941 to 1945, Austria
Holocaust Victim

Exhumation at 4. November 2010 Stadtfriedhof Linz St. Martin, Austria

Burial at 16. December 2010, Cemetery Vendhuile
14.30 Uhr Mess in the Church of Vendhuile, Amiens, France

Grandson David has brought back his grandfather to his family in France

Thank you to find a grave

AISNE / Le déporté réinhumé 65 ans après sa mort
Publié le vendredi 10 décembre 2010

Le lieutenant Antonio Ariza en soldat républicain espagnol et (en médaillon) à son arrivée en Allemagne au camp de Altengrabow.

Antonio Ariza Baca sera inhumé dans le cimetière de Vendhuile, la commune où réside sa fille, Marie-Louise (Carmen), depuis plusieurs décennies. Antonio n'a jamais mis les pieds dans l'Aisne. Son cruel destin l'y a conduit, aujourd'hui, pour sa dernière demeure.

Antonio est né le 26 septembre 1908 en Andalousie, du côté de Grenade. Il est décédé le 20 juin 1945 à Horsching (Autriche) et inhumé le 21 juin 1945 au cimetière Saint-Martin de Linz (Autriche) à quelques hectomètres de Mauthausen.

Quel périple pour cet Andalou, mécanicien de formation et qui s'était établi à Grenade comme taxi. Mais survient la guerre civile d'Espagne (juillet 1936 à avril 1939) pour ce Républicain qui s'engage contre la dictature et le fascisme du général Franco. Il va se battre jusqu'au bout, mais doit fuir en France où il est interné à Argelès-sur-Mer, avec des milliers de ses compagnons espagnols républicains. Il est dirigé ensuite sur le camp d'internement du Vernet (Ariège) puis entre en Compagnie de travailleurs espagnols (CTE) à Réotier et Calmoutier (Haute-Saône). Il est fait prisonnier à Besançon par les Allemands. D'abord transféré dans un stalag en France comme « prisonnier de guerre » à Besançon, puis Belfort. Vient ensuite l'Allemagne, à une centaine de kilomètres de Berlin, au camp d'Altengrabow (matricule 2477). En 1941, il arrive au trop funèbre camp de Mauthausen (Autriche) avant d'être intégrée au camp de Gusen. Ce dernier est une dépendance du camp de Mauthausen. Le camp nazi sera parmi les derniers libérés avant la capitulation (8 mai 1945). Le 5 mai 1945, Antonio Ariza Baca est libéré avec ses compagnons par les GI's. Hospitalisé, il devait être rapatrié en France, et c'est trois jours avant son rapatriement (prévu le 23 juin 1945) dans l'Hexagone, le 20 juin 1945 qu'il décède à l'hôpital et est inhumé quelques jours plus tard à Linz sous un patronyme erroné…

Le temps du deuil

Son épouse qui n'a pu le suivre au moment de sa fuite en France, restera au pays à élever ses enfants : trois filles et un garçon, dont ce dernier est mort très jeune. Elle aura, épisodiquement, des nouvelles d'Antonio en 1940 lors de son séjour en France. Puis plus tard des cartes envoyées d'Allemagne à sa famille en 1943 et 1945. Mais jamais ne connaîtra le sort qui est arrivé à son époux.

Aujourd'hui, une partie de la famille vit toujours en Espagne notamment une jeune sœur d'Antonio, âgée de 85 ans, mais qui malheureusement, ne pourra pas effectuer le déplacement le jeudi 16 décembre pour inhumer son frère, Antonio Ariza Baca, 65 ans après sa mort au cimetière de Vendhuille à 14 h 30. Pour toute la famille Ariza, et particulièrement pour Marie-Louise, enfin, le deuil sera fait ! Et toute sa famille, devenue axonaise d'adoption, sera, elle, bien présente avec une émotion qu'on devine pour lui rendre cet ultime hommage que cet homme de liberté mérite et ô combien !


DAVID OU LE DEVOIR DE MEMOIRE DU PETIT-FILS

En 2005, pour la première fois, lors de la commémoration du 60e anniversaire de la libération du camp de Mauthausen, le gouvernement espagnol se déplaçait en Allemagne pour y honorer ses nationaux décédés dans les camps d'extermination. Pour David Pineda-Ariza, petit fils d'Antonio Ariza, c'est le « déclic ». Il ne sait pas alors, qu'il se lance dans une véritable enquête qui va durer cinq années avec deux déplacements à Mauthausen.

David face à Goliath, non pas tant par une volonté extérieure qui voudrait lui nuire, mais face à l'Histoire et l'administration d'une époque chaotique et des événements dramatiques d'une guerre qui a fait 60 millions de morts. Chemin faisant, après une visite en décembre 2005 à Paris, à l'Amicale des anciens de Mauthausen, il consulte le « Livre mémorial » des déportés et il y apprend que « son grand père a été libéré le 5 mai 1945 et rapatrié. Ce fut un choc pour ma mère. Il aurait refait sa vie et abandonné les siens. » David sollicite une « demande de recherche dans l'intérêt des familles » et entame des recherches auprès des ambassades hispanophones. Rien, Nada ! Il se rend au 61e anniversaire de la libération de Mauthausen « C'était un besoin pour moi. Là j'y ai trouvé du soutien et des appuis. Je n'étais plus seul à chercher. » Il fait même une rencontre inespérée : « Une personne qui a partagé le même châlit avec Antonio à Gusen. Tout à coup, sa déportation prenait une certaine réalité, car le temps a fini par idéaliser sa disparition. »

Toutefois, fin 2006, un service spécialisé confirme le décès d'Antonio entre le 17 mai et 3 juin. « Son absence s'expliquait enfin. Mais comment faire le deuil d'un proche sans avoir sa sépulture ? »

Exhumation

Qu'à cela ne tienne, David est opiniâtre et déterminé à aller au bout du bout. Il poursuit ses investigations pour découvrir le lieu d'inhumation. Après avoir repéré des lieux potentiels, il fait procéder à une expertise scientifique sans résultat : « technique de crânio-photométrie comparative » à partir de procès d'exhumation.

Août 2008, il découvre dans un rapport qu'Antonio n'est pas décédé aux dates indiquées. Nouvel espoir, il repart, tel Don Quichotte de la Mancha. Et il cherche, non pas des moulins, mais un mort et il découvre un espagnol dénommé Antonio Aris, mais qui dans des documents concomitants porte le patronyme de Arija ou Arisa. Là, continue tout une série de vérifications pour arriver à localiser un cimetière potentiel. En novembre 2009 : « Je recevais un plan d'inhumation. Désormais, plus rien ne pouvait entraver l'exhumation. Ce plan allait-il suffire ? Y aurait-il un corps ? Allait-on pouvoir l'identifier ? »

Une demande d'exhumation en bonne et due forme est, derechef, sollicitée. Une première avait été refusée. L'attente commence : « Craignant que la sœur de mon grand-père, Encarna ne décède, une détermination de son profil génétique fut réalisée et son ADN conservé. »

13 août 2010 : l'autorisation est accordée. Après deux séances de sondages : des ossements sont exhumés. Et après moult vérifications « Les autorités autrichiennes qu'il y avait suffisamment d'éléments pour déterminer que les corps exhumés était bien celui d'Antonio Ariza. » Le 26 novembre 2010, les restes mortels d'Antonio sont rapatriés en France et ils seront enterrés au cimetière de Vendhuile.

« Il y a cinq ans, j'ai fait cette promesse à ma mère. Elle s'est transformée en un devoir de mémoire pour mon grand-père, mais aussi pour toutes les victimes du fascisme et du nazisme. »


www.monument-mauthausen. org


CARMEN ET LES ANNEES DE PLOMB

Marie-Louise, ça fleure bon la France, c'est à l'état civil français, le prénom de la fille d'Antonio Ariza. En Espagne, elle a un prénom beaucoup plus andalou avec Carmen. Que ce soit Carmen ou Marie-Louise, peu lui en chaut, elle possède, à l'instar de Joséphine Baker, deux pays : « L'Espagne et la France ».

C'est seulement en 1969 qu'elle est arrivée en France, à Saint-Quentin. Son époux, espagnol, est arrivé dans les vagues d'immigration outre-Pyrénées, des années soixante. La France avait besoin de main-d'œuvre : il est venu travailler dans l'agriculture en s'installant à Vendhuile. Son épouse l'a rejoint en 1969. « La France et les Français, nous ont très bien accueillis. Ici, il y avait du travail et on ne nous embêtait pas. Oui ! La France, c'est un beau pays. » Aujourd'hui le couple a six enfants qui n'ont certes pas connu leur grand père, et pour cause, mais dont leur mère leur a tant parlé : « C'est vrai, je ne parlais que de ça ! J'en parlais tout le temps. Je ne pouvais pas oublier… »

Son père, elle ne l'a connu que « petite fille ». Mais oublie-t-on un père ? La guerre civile d'Espagne terminée, c'est comme une chape de plomb qui a recouvert le pays. « Personne n'en parlait. C'était interdit. On a fait parti à l'école des troupes d'enfants qui devaient louer Franco. Mais nous ne savions rien. Un oncle me disait, si ton père te voyait… Quand je lui demandais, mais quoi ? Tu le sauras plus tard. » Et plus tard, elle a su et vu ce qu'était le régime du Caudillo. Et la France terre d'accueil, y compris aujourd'hui de son père Antonio, c'est bien son pays comme l'Espagne, entre-temps, redevenue démocratique.


REPERES

- Argelès-sur-Mer : le camp de concentration d'Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) fut un camp de regroupement des réfugiés de la guerre civile espagnole. Le gouvernement français l'établit en février 1939 sur les plages de la commune. À peu près 220 000 internés ont transité par ce camp qui fut mis en place au début de la retraite (retirada) républicaine en France.

- Vernet : le camp de Vernet (Ariège) a été camp militaire pour les troupes coloniales (juin 1918), puis centre d'accueil pour les réfugiés républicains espagnols (septembre 1939).

- Altengrabow est un camp de prisonniers de la Deuxième Guerre mondiale situé à Dornitz en Saxe, à 90 km de Berlin.

- Mauthausen (Gusen) : en janvier 1945, l'ensemble des camps dirigés depuis le bureau central de Mauthausen (dont Gusen) rassemblaient plus de 85 000 prisonniers. Il est difficile de connaître le nombre exact de déportés morts dans le complexe de Mauthausen. D'après l'Amicale de Mauthausen et les historiens, on estime que plus de 118 000 personnes y ont été exterminées (fusillées, gazées, etc.), déportées de tous les pays d'Europe, résistants, Juifs, Tsiganes… Plus de la moitié des déportés à Mauthausen n'ont pas survécu.
Jean-Raoul BOULANGER

David Pineda hat die Erinnerungsseite seines Großvaters bei find a grave gefunden und sich mit mir in Verbindung gesetzt. Schlußendlich konnte er seinen Großvater zur Familie zurückbringen.

Sponsored by Ancestry

Advertisement